Le sport au quotidien, le meilleur des atouts santé


Marcher, courir, sauter, danser, en un mot bouger : c’est prouvé, toute activité physique concourt à garder plus longtemps une meilleure forme.

Le sport, c’est bon pour la santé… Ce slogan populaire s’appuie sur des études scientifiques de plus en plus nombreuses. En se fondant sur 1 800 publications, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale doit ainsi rendre, dans les prochaines semaines, une expertise sur le rôle de l’activité physique en prévention et en traitement d’une dizaine de maladies chroniques. Sa précédente expertise date de 2008.

La sédentarité est plus dangereuse pour les enfants et les adolescents : l’OMS leur recommande une heure d’activité physique par jour

Pourtant, les Français restent bien loin des recommandations. Pour les adultes, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) préconise au moins 30 minutes par jour d’activité d’intensité modérée, cinq fois par semaine, ou bien 25 minutes par jour d’activité physique intense, trois fois par semaine. Pour mémoire, une activité d’endurance d’intensité modérée correspond à une marche soutenue (6-7 km/h) pendant au moins une demi-heure, ou à la pratique de la natation ou du vélo.

Seulement 53 % des femmes satisfont aux recommandations de l’OMS, une baisse de 10 % en dix ans, contre 70 % des hommes, selon l’étude Esteban 2015 menée par Santé publique France. Plus préoccupant : plus d’une femme sur cinq cumule inactivité physique et sédentarité élevée.
Chez les enfants, ce n’est pas brillant non plus. En moyenne, moins de 25 % des 6-17 ans atteignent les soixante minutes d’activité physique quotidienne recommandées par l’OMS. Les enfants et adolescents sont également de plus en plus sédentaires. Or l’inactivité physique est le quatrième facteur de risques de maladies non transmissibles (diabète, maladies cardio-vasculaires, certains cancers…) impliquées dans plus de 3 millions de morts évitables, d’après l’agence onusienne.

En prévention de certains cancers

Depuis la loi du 26 janvier 2016, les médecins peuvent prescrire de l’activité physique et sportive aux personnes en affection longue durée (ALD), ce qui représente 10 millions de patients. « L’activité physique est une thérapeutique à part entière dans la prise en charge des maladies chroniques : elle améliore les symptômes, l’équilibre de la maladie, favorise le lien social », souligne la professeure Martine Duclos, médecin du sport et physiologiste au CHU de Clermont-Ferrand.

Cela permet aussi d’éviter ou de retarder le recours aux médicaments dans certaines pathologies comme le diabète de type 2 ou le cholestérol, ou de mieux supporter les traitements contre le cancer. Les études montrent que l’activité physique agit en prévention du cancer colorectal et permet une diminution moyenne de 25 % du risque de développer un cancer du sein. Mais elle agit aussi pendant et après les traitements : « Un exercice physique régulier est le seul traitement contre la fatigue, indique l’association Cami Sport & Cancer. En outre, il permet de lutter contre les effets secondaires, de diminuer le risque de rechute et améliore la qualité de vie. Il doit être intégré dans le parcours de soins. »

Un réseau de « villes sport-santé »

Pour accompagner les médecins, la Haute Autorité de santé (HAS) a élaboré fin 2018 un guide avec des outils et des référentiels pour six pathologies : bronchite chronique, maladie coronaire stable, hypertension artérielle, obésité, diabète de type 2 et accident vasculaire cérébral. Et l’instance en produira sur d’autres sujets cette année : les cancers, l’insuffisance cardiaque chronique, la dépression, les personnes âgées et la femme enceinte.

Le sport est un déterminant majeur de l’état de santé, de la condition physique (en particulier de la capacité cardio-respiratoire et des aptitudes musculaires), du maintien de l’autonomie avec l’avancée en âge et de la qualité de vie, martèlent les experts.

Sous l’égide de la ville de Strasbourg, un réseau de « villes sport-santé » s’est mis en place, avec le soutien des Agences régionales de santé. Ce réseau réclame que l’activité physique devienne « un axe structurant de la politique de santé » en France.

Source : Le Monde – https://www.lemonde.fr