Prévention des cancers : on se bouge, les écoliers !


Neuf écoles de Dourdan (Essonne) et ses environs participent au programme « Tous globe-trotters » pendant un mois. Objectif : prévenir les cancers liés au manque d’activité physique.

Dans la région de Dourdan, 350 enfants d’une dizaine d’années risquent de ne pas vouloir rester en place pendant un mois. Jusqu’au 6 juin, neuf écoles du secteur participent à « Tous globe-trotters ! 3, 2, 1… Bougez ! ». Cette opération est proposée par la fondation JDB pour la prévention du cancer basée à Fontenay-lès-Briis, avec la direction académique de l’Essonne, l’Union sportive de l’enseignement du premier degré et le comité départemental de la Ligue contre le cancer. Objectif : prévenir les cancers liés au manque d’activité physique.

Pour les inciter à bouger, un programme ludique a été concocté pour ces élèves de CM1-CM2. Ils ont d’abord passé des tests physiques et cognitifs. « On a appris que l’activité physique, c’était différent du sport, témoigne Clara, scolarisée dans une classe de CE2-CM1 à l’école Port-Sud de Breuillet. Quand on passe l’aspirateur par exemple, ce n’est pas du sport mais c’est de l’activité physique. »

Si elle le passe chez elle pendant quinze minutes, elle pourra le transformer sur son carnet de globe-trotteuse en un kilomètre. « Nous avons imaginé un outil ludique et motivant, explique Vincent Grasteau, directeur de la fondation JDB. Un carnet de voyage a été confié à chaque élève. Ils sont invités à inscrire dans un tableau le temps qu’ils ont passé à bouger. Quinze minutes d’activité équivalent à un kilomètre. Il leur est recommandé d’en faire au moins une heure par jour, de limiter à deux heures quotidiennes le temps passé devant les écrans et dormir entre 9 heures et 11 heures par nuit. »

« Au moins une heure d’activité physique par jour »

Plus ils feront de kilomètres, plus ils pourront « voyager » virtuellement, le carnet les orientant vers des villes ayant accueilli les Jeux olympiques (l’opération s’inscrit dans Paris 2024). « On ne fera peut-être pas le tour du monde, presque 40 000 km, sourit Stéphanie Clédy, l’enseignante de la classe de CE2-CM1 de Breuillet qui profite aussi du programme pour réviser autrement des notions de mathématiques, de géographie… Mais on va essayer de faire du mieux possible. Ce qui compte, c’est d’être régulier. »

Ses élèves sont ultra-motivés. « Mais si on a fait plus de kilomètres et qu’on n’a plus assez de cases, on fait comment, s’inquiète Raphaël, qui a déjà prévu de tout donner. Ça donne envie de faire encore plus de sport. »

Maël est sur la même ligne. « Je vais faire plus de sport, et moins d’écrans », promet le garçon. Les « bonus », qui permettent de gagner des kilomètres supplémentaires attirent les jeunes participants. Surtout celui qui les invite à bouger avec leurs parents, frères et sœurs.

Aller à l’école à pied ou à vélo

« Si on se promène avec eux le week-end ça compte alors », se réjouit Lily, qui cumulera sûrement aussi beaucoup de points quand elle s’amuse sur un trampoline, la jeune fille confiant « adorer sauter ». Mais les « globe-trotters » n’ont pas vocation à devenir des athlètes.

« Il n’y a pas de compétition, souligne Vincent Grasteau. Ils ne sont pas non plus poussés à enchaîner les heures de sport. Le but est de les sensibiliser à l’activité physique. Aller à l’école à pied ou à vélo plutôt qu’en voiture, jouer au ballon à la récréation plutôt que rester assis… Il s’agit de les éduquer à la santé et souligner les effets délétères de la sédentarité. »

Message visiblement reçu puisque beaucoup ont reconnu avoir « pris conscience de rester trop de temps dans le canapé à ne rien faire ou à rester devant des écrans ». Aussitôt après les tests, Gabriel a déjà changé ses habitudes : « J’essaye d’aller plus souvent dehors, avant je restais plus longtemps à la maison. »

L’Education nationale est 100 % partie prenante de cette opération. « Les enseignants ont bénéficié d’une formation pour leur permettre de s’impliquer dans ce dispositif, indiquent Owen Hodges, inspecteur, et Lisa Carteret, conseillère pédagogique en charge des dossiers EPS. L’objectif est d’accroître l’activité physique des élèves sur le temps scolaire et extrascolaire. Cette année, neuf classes participent. Dès la rentrée 2021, ce seront toutes les classes de CM1-CM2 de la circonscription de Dourdan. » Une montée en puissance qui se poursuivra ces prochaines années en Essonne, voire au-delà.

Source : Le Parisien – https://www.leparisien.fr