Une activité physique régulière liée à un cerveau plus « en forme » chez les préadolescents


La préadolescence est une période de changements profonds dans les circuits neuronaux du cerveau, vulnérables à des facteurs de risque tels qu’un surpoids. Une récente étude indique que l’activité physique pratiquée au quotidien dans cette tranche d’âge favorise des effets positifs directs mais aussi indirects sur le développement du cerveau.

Bénéfique pour la santé du cœur, du corps et de l’esprit, l’exercice physique a de nombreux avantages pour la santé. Une nouvelle étude menée par des chercheurs du Boston Children’s Hospital ajoute un autre bienfait pour les plus jeunes : l’activité physique semble aider à organiser le développement du cerveau des enfants, sachant qu’elle est déjà recommandée pour favoriser une croissance et un développement sains. L’étude publiée dans la revue « Cortex cérébral » a consisté à analyser les données d’imagerie cérébrale de près de 6 000 enfants de 9 et 10 ans. Ses résultats montrent que l’activité physique était associée à des réseaux cérébraux plus efficacement organisés et flexibles.

Concrètement, plus l’activité physique est pratiquée, plus le cerveau est « en forme ». « Peu importe le type d’activité physique dans lequel les enfants étaient impliqués. », explique le Dr Caterina Stamoulis, « il importe seulement qu’ils soient actifs. » Les chercheurs ont exploité les données d’imagerie cérébrale par résonance magnétique fonctionnelle de l’étude Adolescent Brain Cognitive Development, une étude de longue durée parrainée par les National Institutes of Health. Leur but : estimer la force et les propriétés organisationnelles des circuits cérébraux des enfants, soit l’efficacité avec laquelle le cerveau fonctionne et la facilité avec laquelle il peut s’adapter aux changements de l’environnement.

Une heure d’activité physique plusieurs fois par semaine

« La préadolescence est une période très importante dans le développement du cerveau. », note le Dr Stamoulis. « Elle est associée à de nombreux changements dans les circuits fonctionnels du cerveau, en particulier ceux qui soutiennent les processus de pensée de haut niveau. Des changements malsains dans ces domaines peuvent entraîner des comportements à risque et des déficits durables des compétences nécessaires à l’apprentissage et au raisonnement. » L’équipe scientifique a combiné les données obtenues avec des informations sur l’activité physique et la pratique sportive des enfants, fournies par les familles, ainsi que leur indice de masse corporelle (IMC).

Enfin, les scientifiques ont ajusté les données pour d’autres facteurs susceptibles d’affecter le développement du cerveau, tels que la naissance avant 40 semaines de gestation, l’état de la puberté, le sexe et le revenu familial. Les résultats montrent qu’être actif physiquement plusieurs fois par semaine pendant au moins 60 minutes a un effet positif généralisé sur les circuits cérébraux. Ainsi, les enfants qui pratiquaient des niveaux élevés d’activité physique ont montré des effets bénéfiques sur les circuits cérébraux dans plusieurs domaines essentiels à l’apprentissage et au raisonnement. Ceux-ci comprenaient l’attention, le traitement sensoriel et moteur, la mémoire, la prise de décision et le contrôle exécutif.

Une connexion entre les neurones renforcée

Cette dernière capacité consiste à planifier, à coordonner et à contrôler les actions et les comportements. Il s’avère en revanche qu’une augmentation de l’IMC avait des effets néfastes sur les mêmes circuits cérébraux, même si une activité physique régulière a réduit ces effets négatifs. « Nous pensons que l’activité physique affecte l’organisation du cerveau directement, mais aussi indirectement en réduisant l’IMC. », note le Dr Stamoulis. Dans les analyses, le cerveau était représenté mathématiquement comme un réseau de « nœuds » : un ensemble de régions cérébrales reliées par des connexions de force variable. L’activité physique a eu deux types d’effets positifs sur ces réseaux cérébraux.

En premier lieu, elle a un impact positif sur l’efficacité et la robustesse du réseau dans son ensemble et, en second, de manière plus locale comme le nombre et le regroupement de ces « nœuds ». Or, comme l’indique le Dr Stamoulis, « les réseaux cérébraux locaux hautement connectés qui communiquent entre eux par le biais de connexions à longue portée relativement peu nombreuses mais solides optimisent le traitement et la transmission de l’information dans le cerveau.» « Chez les préadolescents, un certain nombre de fonctions cérébrales sont encore en développement, et elles peuvent être altérées par un certain nombre de facteurs de risque. Nos résultats suggèrent que l’activité physique a un effet protecteur positif dans toutes les régions du cerveau. », conclut-elle.

Source : Santé Magazine – https://www.santemagazine.fr