Le sport, un traitement contre le cancer du sein


Les conséquences de l’hormonothérapie ou d’une chirurgie sont multiples. La pratique du sport peut les atténuer et diminuer les risques de récidive. Explication avec Lauriane Coum-Mensler, kinésithérapeute à Bohars, près de Brest (Finistère).

Le cancer du sein est l’un des plus répandus en France, notamment chez les femmes de plus de 50 ans. On dénombre chaque année 50 000 nouveaux cas. Si le taux de mortalité, avec 12 000 décès, reste très élevé, il a fortement baissé depuis une quinzaine d’années, grâce à l’amélioration des traitements.

Parmi eux, l’activité physique en est un à part entière. Des études récentes en ont montré les nombreux bénéfices. Lauriane Coum-Mensler, kinésithérapeute à Bohars et référente Finistère du réseau des « kinés du sein », précise : « L’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande, par jour, une demi-heure de marche minimum. Et, par semaine, deux à cinq heures d’activités modérées ainsi qu’une heure et demie à deux heures et demie à un rythme soutenu. »

Le plus tôt possible après l’opération 

Le sport serait donc un remède important après un traitement d’hormonothérapie ou opération d’un sein : « Sous toutes ses formes, il permet de diminuer la fatigue et de mieux supporter les traitements et leurs effets secondaires. Il favorise aussi la diminution des risques de récidive. » Moralement, c’est tout aussi positif : « Cela permet de se vider la tête et de prouver aux femmes qu’elles peuvent retrouver une forme physique acceptable. Et cela contribue à améliorer l’image de soi, le sommeil… De quoi donner un vrai coup de boost au moral. »

Même les femmes qui n’ont jamais fait de sport peuvent y trouver leur compte. « Pour y remédier, on va faire du renforcement musculaire, donner des exercices afin de lancer une reprise d’activité, explique la kinésithérapeute. Les bénéfices sont nets sur la mobilité articulaire globale et, spécifiquement, au niveau de l’épaule qui peut être fortement impactée après l’opération. En outre, cela permet de diminuer significativement le risque d’œdème lymphatique au niveau du membre supérieur côté opéré, ainsi que les gênes ressenties par la patiente. »

« Chaque femme est unique »

Dans son mémoire qui a obtenu le premier prix de la Société française de rééducation de l’épaule, Lauriane Coum-Mensler parle d’activités physiques adaptées et personnalisées. « Chaque femme est unique », souligne-t-elle. Elle évoque « le Dragon Boat », grand bateau sur lequel prennent place une vingtaine de femmes qui pagaient ensemble. « Cette activité se pratique à Brest sur les rives de la Penfeld. » D’autres disciplines, telles l’escalade à The Roof, l’escrime, etc. sont également à disposition.

Des cours personnalisés de sports adaptés sont dispensés par Breizh Sport Santé, ouvert il y a quelques mois. La Ligue contre le Cancer propose également des activités.

Source : Ouest France – https://www.ouest-france.fr