Les Européens en manque d’activité physique et sportive


La récente étude de la Commission européenne* sur « l’activité physique en Europe » dresse un bilan morose. Malgré une évolution encourageante, l’enquête révèle que la majorité des Européens est touchée par la sédentarité. Décryptage.

Un quotidien sédentaire qui n’incite pas à l’effort physique

45% Européens déclarent ne pratiquer aucune activité physique ou sportive et seulement 38% des Européens déclarent faire de l’exercice ou du sport au moins une fois par semaine. Malgré une hausse de 6% par rapport à 2009, ces chiffres illustrent la situation problématique dans laquelle se trouve l’Europe et ses difficultés à trouver des solutions pour remettre ses concitoyens au sport. Parmi ces inactifs, l’étude révèle que 61% sont des seniors (+55 ans) et 49% des femmes (contre 19% des 15-24 ans et 40% des hommes). Des statistiques qui montrent que le sport doit s’adapter à ces différentes typologies de sportifs pour devenir plus universel.

Principale cause de ce manque cruel d’activité physique régulière, le quotidien sédentaire est désormais bien ancré dans le mode de vie des Européens. En effet, 13 % d’entre eux affirment ne jamais marcher plus de dix minutes d’affilée et 26% moins de trois fois par semaine. En plus de cela, 44 % assurent rester assis entre 2h31 et 5h30 par jour et 11% pendant plus de 8h30. Une inactivité qui pourrait avoir à l’avenir de graves conséquences sanitaires.

Des barrières à la pratique…

Parmi les principales raisons évoquées pour justifier leur inactivité, le manque de temps libre (41%), le manque de motivation (25%) et les problèmes de santé (14%) sont les plus citées par les personnes interrogées.  Des réponses qui illustrent le besoin des Européens à pratiquer lors de leur temps contraint (trajet domicile-travail, sport en entreprise) tout en ayant accès à une offre sportive incitative et adaptée aux personnes atteintes de handicap ou maladie.

Révélatrice du caractère essentiel du sport pour la santé, la crise sanitaire ne s’est pas révélée bénéfique pour la pratique des Européens puisque 34% d’entre eux dit avoir continué à être physiquement actif pendant la crise sanitaire, mais moins fréquemment, et la même proportion (34%) a être physiquement active au même niveau qu’avant. A l’inverse, 18% ont totalement cessé d’être physiquement actifs.

En outre, 61% des Européens déclarant avoir « la plupart du temps » des difficultés à payer leurs factures ne font jamais d’exercice (contre 40% de ceux qui n’ont « jamais ou presque jamais » de difficultés à les payer). Des données qui montrent que la situation financière reste un aspect déterminant de la pratique physique.

…mais des incitations de plus en plus nombreuses

Convaincus des bienfaits du sport, les Européens sont de plus en plus nombreux à intégrer le sport dans leur quotidien pour améliorer leur santé (54%), renforcer leur forme physique (43%) et se détendre (39%). Une illustration de leur volonté grandissante d’amorcer une transition vers un mode de vie plus actif.

Par ailleurs, cette étude illustre que l’offre sportive à disposition des pratiquants est globalement satisfaisante. En effet, plus des trois quarts des répondants (76%) conviennent que la région où ils vivent leur offre de nombreuses possibilités d’être physiquement actifs, même si 42% des interrogés estiment que les autorités locales n’en font pas assez pour développer l’offre sportive.

 

*Méthodologie : Cette enquête a été réalisée par le réseau Kantar dans les 27 États membres de l’Union Européenne entre le 19 avril et le 16 mai 2022. 26 580 répondants issus de différents groupes sociaux et démographiques ont été interrogés. Cette enquête a été commandée par la Direction générale de l’éducation, de la jeunesse, du sport et de la culture (DG EAC) de la Commission Européenne.